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Écrire son quatrième roman

Écrire son quatrième roman, c’est comme remettre ses baskets après avoir oublié que courir, en vrai, ça fait mal. Tu crois que ça ira tout seul, que ton corps (ou ton stylo) a de la mémoire, que tu as déjà fait ça trois fois, donc forcément, cette fois, ce sera plus simple.

Mais non.

Chaque histoire, c’est une nouvelle montagne. Chaque personnage est une rencontre imprévisible. Et chaque chapitre une bataille entre deux petites voix : celle qui murmure « c’est nul » et celle qui, plus rare, souffle : « oh, mais ce n’est pas si mal en fait ».

Dans le quotidien, ça donne : des litres de café engloutis, des soirées à se dire qu’on n’y arrivera pas, des nuits où l’euphorie vous saute dessus à 2 h du matin, et parfois, cette page blanche qui te fixe comme si le problème… c’était toi.

Mais au milieu des doutes, il y a ces instants magiques. Ce moment où, par curiosité, tu relis un passage écrit à moitié dans le brouillard et que, surprise, ça vibre. Ça respire. Tu sens que tes mots vivent déjà leur propre vie. Alors, tu continues.

Écrire, ce n’est pas seulement aligner des phrases. C’est accepter de se perdre pour mieux se retrouver. C’est affronter ses propres montagnes intérieures, en chancelant, en râlant, mais en avançant quand même. Parce qu’au fond, c’est là, entre les hésitations et les éclats, qu’on se sent le plus vivant.

Alors oui, écrire un quatrième roman n’est pas plus simple que le premier. Mais c’est un rendez-vous qu’on ne peut pas manquer, un appel auquel on finit toujours par répondre. Peut-être par besoin. Peut-être par passion. Ou simplement parce que, au fond, on ne sait pas faire autrement.