Cher journal (pas très) intime,
Il y a ceux pour qui traverser 268 mètres à 78 mètres au-dessus du vide relève de la balade digestive… Et puis, il y a moi.
Rien que le nom aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mais j’ai suivi ma petite troupe, naïve, sans savoir que j’entrais dans mon pire cauchemar. Erreur monumentale !
Dès les premiers pas, mes jambes se sont changées en chamallows. Le sol ondulait, le vent sifflait, et moi, je restais vissée droit devant, en apnée. Une main cramponnée au câble, l’autre broyant celle de mon mari (paix à ses phalanges).
Et comme si le supplice ne suffisait pas, un homme m’a croisée, sourire aux lèvres : « Attention, vos lacets sont défaits ». J’ai juste réussi à pleurer un « nooon » pitoyable. Mon mari, lui, riait à gorge d’éployée (il aurait pu au moins faire semblant de compatir).
Pendant ce temps, mes filles m’encourageaient depuis l’autre rive :
« Allez maman, c’est facile ! »
(Je ne les ai pas reniées. Mais l’idée m’a traversé l’esprit).
Quand, enfin, j’ai posé le pied sur la terre ferme, je me suis sentie rescapée de Titanic : vidée, trempée (de sueur), mais vivante.
J’aurais aimé lever les bras comme une héroïne… mais j’étais trop occupée à reprendre mon souffle.
Une chose est sûre : la prochaine fois que mon mari proposera une « balade sympa », je l’applaudis. De loin. Depuis un banc. Avec une glace à la main.
Angélique
