Cher journal (pas très) intime,
Mercredi dernier, j’ai voulu jouer la maman-bien-être-connexion-à-la-nature. J’ai proposé à ma petite dernière une balade en forêt, juste toutes les deux.
Dans ma tête, je voyais déjà la scène : le soleil jouant à cache-cache entre les branches, les oiseaux entonnant leur concert, nos pas chuchotant sur un tapis de feuilles… Bref, un moment digne d’une pub pour du thé bio.
Mais j’avais oublié un minuscule détail.
Ma fille.
Parle.
Sans.
Respirer.
Dès le premier caillou, elle s’est transformée en podcast sur pattes :
« Maman, pourquoi les arbres ils parlent pas ? »
« Regarde, un bâton en forme de pistolet ! »
« Tu marches comme un escargot fatigué. »
Adieu le silence poétique, bonjour la randonnée stéréo, version enfant turbo.
La forêt n’a pas entendu un seul oiseau ce jour-là. Mais moi… je connais désormais toutes les chansons de la kermesse en avant-première, dans l’ordre, chorégraphies incluses.
C’était bruyant, oui.
C’était vivant, beaucoup.
Et absolument merveilleux.
Parce qu’au fond, cher journal, qu’importe le silence de la forêt quand on a déjà la bande-son la plus joyeuse au monde : celle de mon enfant.
Angélique